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© photo Alejandro Rumolino

Compositeur et pianiste né en 1963, diplômé au conservatoire Dipolito à Buenos Aires. Il réalise des études supérieures avec le pianiste et compositeur Alberto Mercanti, musique de chambre et interprétation avec entre autres les maîtres Jose Bondar, Lejrko Spiller et Juarez Johnson. En Argentine, Il dirige pour des compagnies d’Opéra, intègre des ensembles de musiques classiques et contemporaines, folklore et tango.

Arrivé en France en 1992, il rencontre le violoniste Iacob Maciuca et d’autres musiciens des pays de l’Est qui l’influencent fondamentalement dans son langage musical original. Il crée différentes formations comme le Cuarteto Jerez, Translave, et plus récemment son quatuor le Jerez Le Cam Quartet et trio.

Ses compositions ont été interprétées par le Quatuor Danel, Quatuor Debussy, Ensemble ARIA VOCE, Orchestre symphonique de Saint Nazaire, Orchestre Philar de Nantes, Orchestrale de Nantes, l’Orchestre Symphonique National de Buenos Aires, Raul Garelo, Fleurs noires, Juan Quintero, Luna Monti, Juan Jose Mosalini, Sandra Rumolino, Osvaldo Calo, Juanjo Mosalini, Nini Flores, Manu Comte, Marcelo Massun et Corina Diaz.

Il se produit dans nombreuses salles de spectacles et festivals : le festival Musica à Strasbourg, Festival Al Bustan à Beirut, Festival de tango de Buenos Aires, Folles journées à Nantes, Festival de d’Île-de-France, Théâtre de la Tempête, Théâtre de la Bastille, Théâtre Chaillot à Paris, Festival Bach à Dordrecht , Konzerthaus à Vienne. Des tournées en Uruguay, Serbie, Italie, Espagne, Russie, Ukraine, Georgie, Portugal, Slovaquie, Roumanie, Moldavie et Belgique.

Il compose la musique des spectacles Pas à deuxCharbons ardentsAnque moiComment je suis devenu une agence de tourisme cubaine avec Eduardo Manet, mise en scène Camila Saraceni, La grande Magie, de Eduardo De Filippo, Dormez, je le veux de Georges Feydeau, Vinetta, de Moritz Rinke, Montedidio, de Erri de Luca, Entre les actes, de Virginia Woolf, mise en scène Lisa Wurmser.

En tant qu’interprète il se produit entre autres avec Juan Jose Mosalini, Minino Garay, Gotan Project, Julia Miguenes, Raul Garelo, Tomas Gubitsch, Osvaldo Calo, Orchestre National des Pays de la Loire, Orchestre National d’Île-de-France, la compagnie in-Senso.

 
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© photo Alexandra Yonnet

La musique est pour moi une manière d’exprimer le quotidien et il me semble que ce quotidien est une préparation au voyage et au départ, et que c’est à travers le désir et le plaisir qu’il se manifeste.

La création musicale fait en sorte que le temps devienne éphémère et élastique, elle ralentit la durée des choses avec une tendance à arrêter leurs mouvements. Ces sensations prennent un maximum d’amplitude quand il y a le partage de la musique avec les artistes que je côtoie sur scène et avec le public. Dans notre chemin de vie, on est traversé par des sensations qui nous marquent à jamais, fruits des rencontres uniques et magiques, on se nourrit essentiellement des expériences vécues, traumatiques ou joyeuses.

C’est dans ce contexte de réflexion, que je me remémore, quelques expériences qui ont jalonné mon parcours musical et nourri ma création musicale de diverses influences.

Alberto Mercanti a créé un langage où les douze sons se réunissent à travers une tonalité qui agit comme un centre d’attraction. La caractéristique principale de ce système est la confrontation constante à un centre d’attraction tonal et à une mélodie qui agissent comme générateurs d’images sonores. Mes premières œuvres sont inspirées de ce système, et dans mes compositions il y a souvent un contraste entre la proximité et l’éloignement de la tonalité, ainsi que des modulations parfois imprévisibles.

Les impressionnistes ont occupé une grande partie de mon attention dès les premières écoutes. Ravel, Debussy et Fauré m’ont porté dans un univers de sonorités denses et colorées qui m’accompagnent toujours depuis ce jour. Je trouve dans cette période une grande nostalgie et un bonheur de l’instant fantastique et onirique.

Mes premières rencontres avec les partitions de Bach ont eu lieu à l’âge de 9 ans. Et je me souviens avoir dit à ma mère que la musique de Bach était dissonante, tout en étant conquis par la richesse des « chocs » sonores et des contrepoints. Je retiens toujours l’odeur du papier, de la partition et du bois du piano : ils m’accompagnent chaque fois que j’écoute sa musique. Je m’imprègne jour après jour de son œuvre.

J’ai découvert Egberto Gismonti à l’âge de 17 ans lors de ses concerts et en écoutant ses albums. J’ai été touché par la liberté de sa musique et par son sens de l’interprétation, de la composition et de l’improvisation. Je trouve qu’il représente l’exemple d’un travail de synthèse entre les mondes classiques et populaires, faisant disparaître toute trace de frontières.

Le travail de Béla Bartok au niveau du langage musical, les sons et les phrases projetés en multiples miroirs m’ont séduit dès les premières approches. L’importance des rythmes dans son discours sonore et l’innovation quasi totale des éléments existant à l’époque. L’énorme transcendance qu’a pris son travail de recherche dans le domaine des musiques ethniques des pays de l’Est de l’Europe et pas seulement dans la compilation mais dans l’élaboration à travers l’originalité de son langage musical.

C’est dans le contexte de notre époque où l’on voyage énormément et où toutes choses deviennent universelles que j’entreprends un approfondissement de certains aspects des musiques folkloriques. J’ai eu une grande chance d’avoir rencontré en 1992 Iacob Maciuca, violoniste roumain originaire de la mer Noire. Je me suis imprégné, à travers ses connaissances, de certains aspects de la musique folklorique de la mer Noire, musique très riche en diversité car seize nationalités partagent la vie culturelle de cette région.

La particularité la plus marquante pour moi, c’est le phénomène des rythmiques irrégulières qui m’ont permis de transformer certaines cellules rythmiques originaires du tango et du folklore argentin.
Mon approche de la musique cubaine et de ses origines africaines, a été guidé par le travail partagé avec Olivier Congar (percussionniste). Ce travail a éclairé pour moi diverses sources cachées des musiques latino-américaines.

Le tango est pour moi d’abord une compagnie, une ombre qui me suit depuis mon enfance dans mon quartier natal de Ciudad Evita à Buenos Aires. J’étais entouré de tango dans les rues et ces sonorités sont pour moi source de nostalgie : elles ne peuvent être dissociées des endroits que j’ai fréquenté en Argentine. C’est surtout à travers ma vision d’immigrant que j’ai vécu cette musique, qu’elle m’a donné les forces de suivre les chemins inconnus et magiques qui entourent mes compositions.

 

ECOUTER LA MUSIQUE
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© atelier La Casse

REFLEJOS MIGRANTES, Jerez Le Cam quartet (2016), Label Ouest, distribution : L’autre distribution

MAR NEGRO, Jerez Le Cam trio (2014), auto-production

OFOFOF, Gerardo Jerez Le Cam quartet (2012), Label Manãna, distribution Naïve

TANGO PARA BACH, Gerardo Jerez Le Cam quartet (2010) avec la participation de L’Aria Lachrimae Consort, Label ADF-Studio SM, distribution Rue Stendhal

BAROK TANGO, Aria Lachrimae Consort (2010), Label ADF-Studio SM, distribution Rue Stendhal

TANGO BALKANICO, Gerardo Jerez Le Cam quartet (2010), Label Ouest, distribution Rue Stendhal

VIENTO SUR, Sandra Rumolino chante Gerardo Jerez Le Cam (2008), Label Bassofone !, distribution Anticraft

TANGO IMAGINARIO, Jerez Le Cam Ensemble (2005), auto-production / Sacem

MARINARUL, Translave (2003), Label Ouest, distribution L’Autre

POR LA VUELTA, Sandra Rumolino (2003)

PAS A DEUX, Darsena Sur (2000), auto-production

ULITZA, Translave (2001), Label Ouest, L’Autre Distribution

MIGRACIONES, Aguafuerte (2000), auto-production, compagnie Camila Saraceni

CZARDANGO, Translave (1999), Label Ouest, L’Autre Distribution

TZIGANIADA, Translave (1998), Label Ouest, L’Autre Distribution

MUSIQUE TZIGANE, Translave (1997), Label Ouest, L’Autre Distribution

FURTURTANGO, Cuarteto Jerez (1994)

MUSICA DE BUENOS AIRES, Cuarteto Jerez (1992)